Juste la veille de Noël les enfants partaient courir la colline et les bois pour récolter verdure, buis, thym, olivier, pin, mousse, houx, laurier-tin, mais aussi cailloux, pommes de pin, morceaux d’écorce… qui servaient à “construire” la crèche familiale.
On ne la faisait pas trop tôt pour que les feuillages et la mousse soient bien frais et tiennent jusqu’au 2 février, car la tradition voulait que la crèche reste en place jusqu’à la Chandeleur. Ces matériaux permettaient de créer le décor : la Provence, un pays géographique bien localisé, un village tel qu’on en trouve encore dans le Var. En effet, la crèche comprend obligatoirement le pays. Une vraie crèche ne peut se contenter de l’étable qui abrite la Sainte famille.
On agrandissait année après année son petit peuple de santons en se rendant auprès des marchands de santons provençaux ou auprès des vendeurs ambulants qui se promenaient dans les villes et dans les campagnes avant les fêtes de Noël. Autrefois en Provence, les santonniers se rendaient même dans les maisons et ils fabriquaient des santons en échange du gîte et du couvert.
On représente les quatre éléments, dans la crèche : la terre, avec de la mousse, l’eau avec un ruisseau, l’air avec un moulin et le feu avec une bougie. Les santons s’installent alors dans ce décor provençal, avec la Sainte Famille, les personnages typiques (le ravi, l’Arlésienne, le meunier, Roustide, Pistachié, le Boumian, l’ange Boufaréu…), les animaux et les rois mages. La décoration du laurier-tin, que l’on place au dessus de la table, puisqu’il demeure vert toute l’année, remplaçant le sapin de certaines traditions. C’est grâce à tous ces éléments qu’on obtient de magnifiques crèches de Noël provençales.
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