Plage du Lavandou

La naissance de la Côte d'Azur .

C'est sous la plume de Stéphen Liégeard, en 1887, qu'apparaît pour la 1ère fois l'expression « Côte d’Azur ». Il en donne les limites suivantes : « la bande littorale située entre Marseille et l’Italie ». Ce terme s’appuie sur une pratique née sur ce littoral dès 1750 : la villégiature d’hiver.
Naissance de la Côte d'Azur - Hyères

La côte d'Azur au XVIIIème siècle .

Au XVIIIème siècle se développa dans la société aristocratique anglaise le goût du voyage, notamment sous forme de villégiature hivernale sur le littoral de la Provence orientale. Perçu comme un eden, le Midi est également le “chemin” naturel vers l’Italie et sa culture, marque de reconnaissance des élites. La migration saisonnière de la haute société anglaise sera rapidement suivie par d’autres élites européennes en quête d’un doux hiver. Au début du XIXème siècle apparaît l’argument de la santé. On vient dans ces stations hivernales pour se soigner. Le XVIIIème siècle avait créé la station hivernale, le XIXème la consacre.

Naissance de la Côte d'Azur - la Reine Victoria

Hyères , station d'Hiver reconnue

Hyères est, avec Nice, l’une des plus anciennes stations d’hiver du monde : douceur du climat, beauté des paysages, jardins plantés d’orangers, végétation “exotique”… Elle est au XIXème siècle reconnue comme la plus “douée” des stations hivernales pour accueillir les malades. Son climat est notamment recommandé pour les poitrinaires, les tuberculeux. Sa renommée est telle que de nombreux souverains, dont la Reine Victoria, princes royaux, écrivains de renommée, comme Jules Michelet, ou riches rentiers viennent y hiverner. La ville a gardé de cette époque un casino, un hippodrome, de très beaux jardins publics, de larges avenues bordées de palmiers le long desquelles palaces, immeubles cossus de la “Belle Epoque” et villas orientales se côtoient.

Vue panoramique sur la mer

La Côte d'Azur , comment est-elle définie ?

Aujourd’hui les contours de la Côte d’Azur, notamment dans sa partie occidentale, sont flous. Pour les “Azuréens”, les purs et durs, la frontière est axée autour d’une ligne Monaco-Nice-Cannes où Saint-Tropez est toléré.

Le magazine Géo décrit la Côte d’Azur comme le rivage méditerranéen qui court sur 200 kilomètres de Bandol à Menton. Le Guide du Routard a publié une carte qui englobe les départements du Var et des Alpes-Maritimes. Le Larousse est revenu quant à lui à la définition donnée par Stéphen Liégeard, toute la côte comprise entre la frontière italienne et la station balnéaire la plus proche de Marseille, Cassis…

Cette limite est si floue que les français ont du mal à s’y retrouver : selon un sondage réalisé en 2009, près de la moitié des personnes interrogées pensent que l’expression « Côte d’Azur » désigne le département du Var, devant celui des Alpes-Maritimes…

Mais cela n’a aucune importance ! L’appellation reste attachée à la vision mythique et paradisiaque voulue par son inventeur à la fin du XIXème siècle. Ne vient-on pas ici, consciemment ou inconsciemment, à la recherche de ce paradis perdu décrit par Stéphen Liégeard ?